Réflexions hétéroclites sur notre société, bienheureusement désorganisée (mais pas trop) pour notre plus grande joie et notre plus grande liberté.

14 août 2006

Eloge de la pléthore


Je me méfie beaucoup des tentatives de rationaliser et de réduire les coûts des grandes entreprises et services publics comme EDF, SNCF, France Telecom ou la Poste. Elles sont coûteuses, on a tous été témoins à un moment ou à un autre, de leur gaspillage, on a tous l'impression de trop dépenser, en argent public, pour leur fonctionnement. La tentation est grande de les gérer de manière plus serrée, à flux plus tendu, voir de les transférer à des propriétaires privés, qui vont enfin serrer les bonnes vis et les rendre rentables ...
Je crois que c'est une lourde erreur, qui inverse le fonctionnement en l'aggravant. Les tentatives privées de serrage de vis ne peuvent que réduire le jeu, indispensable au fonctionnement
Une de mes grandes surprises a été le contenu du cours de "mécanique" à l'Ecole des Mines (vous savez, ce bâtiment dans le jardin du Luxembourg, contre le boulevard Saint-Michel). Ayant pratiqué le Meccano pendant toute mon enfance, je m'attendais à des calculs d'engrenages et de bielles. Pas du tout. Le gros cours de Monsieur Brun ne parlait que ... de fluides. Ecoulements laminaires de fluides dans les moteurs, action des fluides dans les turbines, etc.
Grande leçon : pour qu'une machine fonctionne bien, il faut d'abord et avant tout qu'elle baigne.
L'expression "ça baigne" n'a pas du succès par hasard. C'est le secret de tous les mécanismes. En tant qu'ingénieur, le tir tendu me donne froid dans le dos. Toujours penser aux aventures des trains anglais passés au privé. Coulage et gaspillage sont les indispensables lubrifiants de tout organisme.

En illustration, un plan de machine perpetuelle faisant usage total d'un fluide - l'idéal, évidemment.

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